Entièrement vouée à la compétition depuis son origine en 1926, Maserati accumule les difficultés financières au milieu des années 1950. La société fait face à un avenir bien sombre et se voit obligée de se retirer de la compétition en 1957. Les frères Maserati qui n’étaient plus que consultants techniques ne souhaitant pas prolonger l’expérience avec la famille Orsi qui est propriétaire de la marque, celle-ci en prend le contrôle total. La survie de Maserati passera par la production en série de modèle de grand tourisme, une activité qui jusquelà n’avait été qu’artisanale. Avec le lancement de la 3500 GT, sa première voiture de route construite en quantité significative à partir de 1957, une nouvelle ère commence pour la marque modénaise. La 3500 GT était une luxueuse 2+2. Sa magnifique carrosserie en aluminium était due au carrossier milanais Touring qui appliquait son brevet Superleggera, un fin treillis de tube supportant les panneaux de carrosserie en aluminium, un système qu’il avait fait breveter dans les années 1930 et qu’il avait notamment appliqué à l’Aston Marti DB4 en 1954. Techniquement, la 3500 GT s’inspire en grande partie de l’expérience de Maserati en compétition. Son concepteur n’est autre que Giulio Alfieri, père de l’immortelle Tipo 60/61 « Birdcage » de compétition, celui qui a fait de la 250 F une championne du monde et le créateur de nombreux autres modèles sportifs ornés du trident. La 3500 GT a recours à un châssis tubulaire avec une suspension avant indépendante à double triangulation et ressorts hélicoïdaux. À l’arrière on trouve un plus traditionnel essieu rigide à ressorts semi-elliptiques. Le six cylindres à double arbre à cames en tête est dérivé du bloc de la 250 F et développe à l’origine environ 220 ch. Il sera porté à 235 ch sur les derniers exemplaires, grâce à une injection mécanique Lucas. D’abord proposée avec des freins à tambours et une transmission à quatre rapports, la 3500 GT sera progressivement modernisée passant à un boîte dotée d’un cinquième rapport, puis recevant des freins à disque à l’avant et, en fin de carrière, à des disques aux quatre roues. La 3500 GTI – un sigle utilisé pour la première fois par un constructeur - représente l’aboutissement ultime du modèle, qui sort d’usine avec une boîte ZF à cinq rapports, le double allumage et l’injection mécanique Lucas. Lorsque la construction de la 3500 GT s’arrêtera à la fin de 1964, il en avait été construit un peu plus 2 200 unités, tous modèles confondus, dont 1978 coupé Touring. Ce magnifique coupé Maserati 3500 GT d’origine suisse à numéros concordants (numéro de série : AM101.1632) a été livré neuf à Genève où il a été immatriculé le 20 juillet 1961. Il affiche aujourd’hui au compteur un kilométrage de 91 000 km. Il est dans la famille du propriétaire depuis la fin des années 1990, toujours immatriculé en Suisse. Il a été entièrement restauré. Sa carrosserie Touring (n° 12058) est toujours dans sa couleur d’origine, un superbe bleu Sera (bleu nuit) et présente l’aspect du neuf. Son intérieur est à l’avenant, refait lui aussi il y a quelques années avec une sellerie en cuir Connolly bordeaux, comme à l’origine, qui montre une très légère patine. Superbe ! La restauration a été menée dans les moindres détails. Le coffre à bagage a ainsi été partiellement refait en conservant le maximum de matériaux d’origine, complétés avec un matériau identique dans les parties qui n’ont pu être conservées. Le moteur déposé a lui aussi entièrement été reconditionné lors de cette restauration. La voiture n’a pas fait plus de 20 000 km depuis sa restauration. Plus récemment, le moteur a été redéposé pour remédier à quelques suintements d’huile et a subi une révision complète avec remplacement des joints et a été parfaitement réglé, il y a un an. La voiture est immatriculée en suisse et aura son certificat Maserati classiche avec une copie du bon de commande spécifiant toutes ses caractéristiques d’origine et son bon de livraison. Une grande classique dans une livrée bleu Sera et rouge particulièrement séduisante.