• Year of manufacture 
    1938
  • Chassis number 
    57678
  • Engine number 
    41C
  • Lot number 
    305
  • Condition 
    Used
  • Location
    France
  • Exterior colour 
    Other

Description

In the same family for more than 50 years
1938 Bugatti Type 57 C Stelvio Cabriolet
Coachwork by Gangloff
Chassis no. 57678
Engine no. 41C

Carrosserie par Gangloff
Châssis numéro 57678
Moteur numéro 41C

L'histoire du châssis 57678 commence en juin 1938. Equipé du moteur 41C, il est assemblé à l'usine de Molsheim avec les châssis 57C à moteurs 40C à 45C. La commande provient de l'agent Bugatti de Liège, Alphonse Evrard, dont le garage se trouvait rue St. Adalbert 14. La voiture est livrée le 11 juillet 1938 au concessionnaire Bugatti de Bruxelles : D'Ieteren, rue Beckers 48, pour son client Monsieur Willy Toussaint. Le prix acquitté pour le châssis roulant, avant réalisation de sa carrosserie est de 70 168 Francs.
Cet agent avait déjà réceptionné deux autres Bugatti Type 57, le 7 juillet : un cabriolet châssis 57665 pour son client M. Lambert et un coach Ventoux châssis 57706 pour M. Deflandre. Ce coach est censé avoir été vendu en seconde main à Willy Toussaint selon le « Bugatti Register » de H.G. Conway en 1962. Nous pouvons supposer que M. Toussaint l'achète après-guerre à la suite de la revente de son cabriolet.
Le premier propriétaire de la Bugatti 57C Châssis 57678 est donc Willy Toussaint, directeur du Casino de Namur. Il fait ainsi réaliser par Gangloff de Colmar, un cabriolet Stelvio quatre places. Nous trouvons dans le registre original de Gangloff, la trace d'un cabriolet Type 57 carrossé vers l'été 1938 sous la référence « 228 Cabriolet 57 Evrard ».
Les liens qui unissent l'agent Bugatti liégeois et Willy Toussaint remontent alors à 1931, année quand ils remportent sur Bugatti Type 49, la première édition du rallye Liège-Rome-Liège. Willy Toussaint prend encore part à cette épreuve sur Alfa Roméo en 1934, 1935 et 1937, la seconde fois avec à nouveau Alphonse Evrard comme coéquipier, mais sans succès. Lors de l'édition 1938 du Liège-Rome-Liège, Alphonse Evrard et Willy Toussaint font équipe une seconde fois sur Bugatti. L'épreuve se déroule de Liège à Spa, Rome et retour du 17 au 21 août 1938. Le cabriolet 57C de Willy Toussaint lui a été livré quelques semaines plus tôt, et il est logique de penser, en l'absence de photos du rallye, qu'il s'agisse de 57678. Les deux compères sont engagés sous le numéro de course 8, le départ est donné à Spa dans la nuit du mercredi. Trois autres Bugatti sont engagées, dont deux Type 44 et une 3L 300. L'équipage numéro 8 abandonne avant l'arrivée, bien qu'il figure dans les premiers, sans pénalité, jusqu'au contrôle de Rome, le 19 août, puis il disparaît des radars. La seule Bugatti restante à rallier l'arrivée, en tête, est la vieille Type 44 de 1929 de M. Trasenster.
Les souvenirs d'un jeune résistant de la région de Namur Célestin Evrard, chroniques d'un résistant 1940-1945 font état d'un groupe actif au sein de la Poste. Leur le rôle était d'intercepter les courriers de délation et la correspondance allemande de la Kreiskommandantur, de la Feld Police, y compris des domiciles particuliers des gestapistes repérés. Les lettres étaient interceptées au triage et ouvertes. Seules celles avec dénonciation à l'ennemi étaient mises de côté. Une équipe volante allait déposer dans leurs boîtes postales de départ, les lettres ainsi falsifiées. L'équipe disposait pour cette mission d'une puissante voiture de sport avec permis parfaitement en règle, et de son chauffeur, qui n'était autre que Willy Toussaint (membre numéro W46 du réseau W), directeur du casino de Namur. Les gestapistes en janvier 1944 avaient projeté, en répression des actes de la résistance, de fusiller dix parmi les personnalités namuroises, dont le bourgmestre, Willy Toussaint, etc... Mais seul le gouverneur fut fusillé en février 1944. Le jeune résistant Célestin Evrard se souvient aussi que lors de son engagement dans le réseau, il fut logé quelques jours chez Willy Toussaint, qui, le jour de son départ, lui avait donné une certaine somme d'argent pour ses premiers besoins et pour son déplacement.
Nous pouvons supposer que Willy Toussaint vend le cabriolet 57C au sortir de la guerre, dans la mesure où il semble acquérir en seconde main, le Ventoux 57706 anciennement M. Deflandre.
La Bugatti 57678 se retrouve alors en France, sans doute à Paris, vers 1945. Elle arrive dans le Sud-Ouest, dans le département du Lot en 1950. Elle y est redécouverte en 1963 par le grand chasseur de Bugatti marseillais, Antoine Raffaelli.
La voiture lui a été indiquée par ses rabatteurs toulousains, Yves Dalmier et Jacques Liscourt. L'auto a été localisée dans une maison de tolérance abritant une demi-douzaine de pensionnaires à la sortie de Villeneuve sur Lot, demeure isolée en contre-bas de la route. La Bugatti est remisée dans une sous pente qui fait office de poulailler. Antoine Raffaelli et son complice de toujours Jacques O'Hannah se rendent au lieu indiqué et consomment les produits locaux avant de réussir, lors d'une visite suivante, à convaincre le souteneur de leur céder la Bugatti non-roulante. La distribution est cassée. 57678 est ramenée en remorque, tractée par la Frégate Transfluide des Marseillais.
La voiture est remisée dans le jardin de la villa « Atalante » d'Antoine Raffaelli, au quartier de la Muscatelle à Aubagne. La carte grise récupérée porte le numéro d'immatriculation 350 S 47, indiquant un enregistrement à la préfecture d'Agen en 1950. La Bugatti n'a pas été très soignée sur le plan cosmétique, mais elle est complète, à l'exception des pare-chocs et d'un phare longue portée avant. La carrosserie est d'un marron ou rouge foncé pour la caisse et ses ailes sont noires. Elle est ensuite installée dans le sous-sol de la villa pour une remise en route. Raffaelli change le pignon de distribution en Celoron et recale l'arbre à cames. Le cabriolet est ainsi aisément remis en marche et le moteur tourne rond. Sur les photos prises lors de la remise en état, Antoine Raffaelli pose en fier moustachu, tandis que Marina, sa fille de trois ans, donne l'échelle du radiateur et permet de dater les clichés.
La voiture ne fut pas utilisée par les deux mécaniciens avant qu'elle ne soit revendue au marchand marseillais Paul Sac. En 1961, le jeune médecin généraliste, le Dr. M., tout juste diplômé de la faculté de Montpellier est installé dans son nouveau cabinet qui reste jusqu'à ce jour, le lieu de résidence de la Bugatti. Il est depuis l'enfance passionné de belles mécaniques. Il commissionne alors Paul Sac pour lui trouver une Bugatti 57C. La voiture est ainsi acquise pour 20 000 Francs et devient en 1963, la première d'une longue liste de véhicules acquis par l'intermédiaire de Paul Sac, comprenant alors de grandes marques telles que Bugatti, Hispano-Suiza ou encore Amilcar.
Le Dr. M. entreprend donc une première restauration de 57678 qui nécessite la refabrication de son compresseur, cette pièce ayant été volée dans l'après-guerre. Il fait alors réaliser la fonderie et l'usinage de quatre compresseurs en Grande-Bretagne. La voiture est désormais repeinte en rouge et noir. Une seconde restauration plus récente et complète est entreprise à partir de 2009. C'est la société Marcadier de Fléac, en Charentes, qui se voit confier les travaux de boiseries. La tôlerie a été réalisée chez Vidal, à Villeneuve-sur-Lot. Le moteur, lui, a été confié au spécialiste Laurent Rondoni, chez Ventoux Moteurs, à Carpentras. Monsieur Dominique Marcadier que nous remercions nous écrit : « J'ai récupéré cette auto chez Monsieur Jean-Marc Vidal, de Villeneuve-sur-Lot, fin avril 2009. Celui-ci avait réalisé les travaux de carrosserie. Les travaux de refabrication de la boiserie ont été faits en juin 2009. L'ancienne boiserie a été déposée, ainsi que l'armature métallique qui tenait les bois entre eux. Cette ossature a été sablée et repeinte en noir. Nous avons refait tous les bois à l'identique et remonté cette ossature, en concordance avec la tôlerie d'origine. Nous avons remonté tous les systèmes de vitres et fermetures. Les planchers ont été refaits comme ceux d'origine, en contreplaqué, en bois sur les deux bois de côté, et avec la tôle de bac à pieds sur l'arrière. Les arceaux de capotage ont été faits dans un second temps, en décembre 2013. Le seul numéro que j'ai trouvé est un numéro inscrit sur les deux portes, le 293, ce qui doit être son numéro de caisse – le numéro 228 du registre Gangloff correspondrait donc au numéro de commande –. L'auto a été restaurée à Châteauneuf, dans mon ancien atelier. Le démontage de l'auto a été effectué par M. Vidal. C'est lui qui a refait toute la partie tôlerie et peinture. Le sablage de l'auto a été fait une fois l'auto boisée. La partie restauration mécanique du châssis a été effectuée par la Société R'EVS, à Saint-Aulaye, en Dordogne, par Monsieur Denis Feydieu. Le moteur a été fait chez M. Rondoni à Carpentras. La sellerie a été confiée à Alex Main de Vichy. Sur une partie, sous l'auvent, on voit nettement que la couleur dominante était le bleu, et je pense que sa couleur d'origine était le bleu foncé que l'on voyait dans l'ouverture de porte, sous la baguette de protection. »
La voiture est dans un parfait état de présentation et ne nécessite aucun travail pour prendre la route vers Namur et faire halte au Casino, lieu emblématique de la cité. Au pied de la citadelle, en bord de Meuse, inauguré en 1914, œuvre de l'architecte Georges Hobé, il fut l'écrin de la Bugatti 57C bleu nuit de son directeur, Monsieur Willy Toussaint, de 1938 à 1945.
Il faut à l'acheteur potentiel de la Bugatti, en premier lieu, gagner la voiture lors de la vente qui sera sans doute très disputée, avant de tenter à nouveau sa chance sur le tapis vert.

Bonhams aimerait remercier l'expert de la marque Monsieur Pierre-Yves Laugier pour son assistance dans la rédaction de ce descriptif. Nous encourageons les acheteurs potentiels à consulter son rapport d'inspection (au dossier).

1938 Bugatti Type 57C Stelvio Cabriolet
Coachwork by Gangloff
Chassis no. 57678
Engine no. 41C

The history of this Type 57C, chassis number '57678', begins in June 1938 when it was assembled at the Molsheim plant with engine number '41C'. The order came from the Bugatti agent in Liège, Alphonse Evrard, whose garage was on rue St Adalbert 14. The car was delivered on 11th July 1938 to the Bugatti dealer in Brussels: D'Ieteren, rue Beckers 48, for their client Mr Willy Toussaint. The price paid for the rolling chassis, without bodywork, was 70,168 Francs.
This agent had already taken delivery of two other Bugatti Type 57s on 7th July: a convertible on chassis '57665' for their client M Lambert and a Ventoux coach on chassis '57706' for M Deflandre. According to Hugh Conway's Bugatti Register of 1962, this coach is supposed to have been sold second-hand to Willy Toussaint. We can assume that Mr Toussaint bought it after the war following the resale of his convertible.
The first owner of the Bugatti 57C, chassis '57678', was Willy Toussaint, director of the Casino de Namur. He commissioned Carrosserie Gangloff of Colmar to produce a four-seater Stelvio convertible. The original Gangloff register refers to a Type 57 convertible bodied around the summer of 1938 under the reference '228 Cabriolet 57 Evrard'.
The links between the agent Bugatti Liège and Willy Toussaint go back to 1931, when their the Bugatti Type 49 won the first edition of the Liège-Rome-Liège rally. Willy Toussaint again took part in this event driving an Alfa Romeo in 1934, 1935 and 1937, the second time with Alphonse Evrard as teammate again, but without success.
During the 1938 edition of Liège-Rome-Liège, Alphonse Evrard and Willy Toussaint teamed up for a second time with Bugatti. The event ran from Liège to Spa, Rome and back between 17th-20th August 1938. Willy Toussaint's 57C convertible was delivered to him a few weeks earlier, and it is reasonable to assume, despite an absence of photographs of the rally, that '57678' was used for that event. The team was entered under race number '8', starting from Spa on Wednesday night. Three other Bugattis were entered, including two Type 44s and a 3L 300. Number '8' would retire before the finish, although it made it to the first control in Rome without penalty, on 19th August; then it disappears from the radar. The only remaining Bugatti to reach the finish line, in the lead, was the 1929 Type 44 of Mr Trasenster.
The memories of a young man from the Namur region, Célestin Evrard, a Resistance fighter during WW2, chronicle the activities of an active group within the Post Office. Their role was to intercept informants' letters and German correspondence from the Kreiskommandantur (Field Police) and identify the private homes of members of the Gestapo. The letters were intercepted at the Post Office and opened. Only those making denouncements to the enemy were set aside. To further its activities, the Resistance team had at its disposal a powerful sports car with fully valid license, its driver being none other than Willy Toussaint (member number 'W46' of the W network).
In January 1944 the Gestapo had planned, as a reprisal for the Resistance's activities, to shoot ten of Namur's prominent citizens including the mayor, Willy Toussaint, and others. But in the event only the mayor was shot. Célestin Evrard also remembers that during his time with the Resistance he was accommodated for a few days with Willy Toussaint, who, the day of his departure, gave him some to help him on his way.
We can assume that Willy Toussaint seold the Type 57C convertible at the end of the war, insofar as he seems to acquire second-hand the Ventoux '57706' formerly belonging to M Deflandre. '57678' then found itself in France, probably in Paris, around 1945. In 1950 the car arrived in the Southwest, in the Lot department where it was rediscovered in 1963 by the great Marseilles Bugatti hunter, Antoine Raffaelli.
He was informed of the car by his Toulouse scouts, Yves Dalmier and Jacques Liscourt. The car was located in an isolated apartment just outside Villeneuve-sur-Lot. The Bugatti was stored in a lean-to that was acting as a hen house. Antoine Raffaelli and his lifelong accomplice Jacques O'Hannah went to Villeneuve-sur-Lot to inspect the Bugatti and on a subsequent visit convinced its owner to sell them the non-running Type 57C. The timing gear had failed so '57678' was towed away by Frégate Transfluide des Marseillais. The car was then stored in the garden of Antoine Raffaelli's villa Atalante, in the Muscatelle district in Aubagne. The recovered vehicle registration card bears the number '350 S 47', indicating a registration in the prefecture of Agen in 1950.
The Bugatti had been cosmetically neglected but was complete except for the bumper and the long-range headlight; the body was brown or dark red and the wings were black. '57678' was then installed in the villa's basement where Raffaelli changed the timing gear to Celoron and reset the camshaft. This done, the engine restarted and ran smoothly. In the photographs taken during the refurbishment, Antoine Raffaelli poses proudly with his three-year-old daughter Marina, whose age enables the photographs to be dated.
The car was not used by Messrs Raffaelli and O'Hannah until it was sold to Marseilles motor dealer Paul Sac. In 1961, a young general practitioner, Dr M, who had just graduated from the Faculty of Montpellier, moved to his new practice, which to this day remains the Bugatti's place of residence. He has been passionate about fine automobiles since childhood and commissioned Paul Sac to find him a Bugatti 57C. '57678' was thus acquired for 20,000 Francs and in 1963 became the first in a long line of cars acquired through Paul Sac, including premier brands such as Bugatti, Hispano-Suiza and Amilcar.
Dr M undertook the Type 57C's first restoration, which required the re-manufacturing of the supercharger, which had been stolen in the post-war period. He then commissioned the casting and machining of four superchargers in the UK. The car was repainted in red and black. A second, more recent and complete restoration was undertaken, commencing in 2009. Marcadier de Fléac of Charentes was entrusted with the woodwork, while the sheet metal fabrication was carried out at Vidal in Villeneuve-sur-Lot. The engine was entrusted to specialist Laurent Rondoni at Ventoux Moteurs in Carpentras.
Mr Dominique Marcadier, whom we thank, writes: "I picked up this car from Mr Jean-Marc Vidal of Villeneuve-sur-Lot at the end of April 2009. He had carried out the work on he body. The re-manufacturing of the woodwork was done in June 2009. The old woodwork was removed, together with the metal frame that held the timber together. This framework was sanded and repainted in black. We have redone all the woodwork identically and reassembled this framework, in accordance with the original sheet metal. We have reassembled all the window systems and closures. The floors have been redone like the original ones, in plywood, with wood on the two sides, and with footing sheet metal on the back. The wheelarches were made subsequently, in December 2013. The only number I found is a number written on both doors, '293', which must be its body number (number '228' in the register) corresponding with the Gangloff order number. The car has been restored in Châteauneuf, in my old workshop. The car was dismantled by Mr Vidal. He was the one who redid all the sheet metal work and painting. The sandblasting of the car was carried out after the woodwork had been redone. The mechanical restoration the chassis was carried out by the R'EVS Company in Saint-Aulaye, in the Dordogne, by Mr Denis Feydieu. The engine was rebuilt by M Rondoni in Carpentras. The upholstery was entrusted to Alex Main from Vichy. On one part, under the awning, you can clearly see that the dominant colour was blue, and I think its original colour was the dark blue that you could see in the door opening."
The car is in perfect condition and requires no work to take the road to Namur, perhaps stopping at the Casino, one of the city's prominent landmarks. Located at the foot of the citadel on the banks of the Meuse, it was opened in 1914 and is the work of architect Georges Hobé. From 1938 to 1945 it was the showcase for the Midnight Blue Bugatti 57C of its director, Mr Willy Toussaint.

Bonhams would like to thank marque expert Mr Pierre-Yves Laugier for his assistance in cataloguing this Bugatti. Prospective purchasers are encouraged to read his inspection report (on file).


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