La Renault Turbo reprend la carrosserie de la R5, mais on ne risque pas de la confondre, avec son bouclier avant, ses jantes Alpine en alliage et ses passages de roues arrière surdimensionnés, vu qu’elle est équipée d’un moteur turbocompressé, en position centrale longitudinale, à la place de la banquette arrière. De plus, ce n’est pas une traction, puisque son moteur entraîne les roues arrière. Le 4 cylindres de 1 397 cm³ (76x77) est celui de la Renault 5 Alpine, coiffé d’une
culasse remaniée et dotée d’arbre à cames et d’un vilebrequin retravaillés. Le taux de compression est ramené à 7:1 et le turbo Garrett T3 est entraîné par les gaz d’échappement, refroidis par un échangeur air-air. L’injection est confiée à un système Bosch K-Jetronic et la puissance atteint 160 ch à 6 000 tr/mn. Elle fait appel à un embrayage bidisque couplé à une boîte à 5 rapports empruntée à la Renault 30 TS. L’empattement est de 2,43 m et la voie arrière de 1,47 mm pour 1,35 à l’avant. Les pneus sont des Michelin TRX 135x340 à l’avant et 195x365 à l’arrière.
Le toit, les portes et le hayon sont en aluminium et le poids total atteint 970 kg (seulement 810 kg pour la Groupe 4). Sa spectaculaire carrosserie a été dessinée au Centre de style de Rueil-Malmaison, sous la direction de Robert Opron. L’intérieur aux garnitures très colorées, peut-être plus spectaculaires que l’extérieur, est dû à Martine Villain du département couleurs et matières. La première mondiale a lieu à Bruxelles, au mois de janvier 1980. En juin 1981, Renault décline une version compétition client, baptisée Cévennes, en souvenir de la seconde place de Jean Ragnotti dans cette épreuve en 1980. C’est une Groupe 4 de 200 ch. Le couple grimpe à 28 mkg au lieu de 21,4. Un kit Cévennes de 185 chevaux à monter sur la version de série sera commercialisé par Renault Sport. La Turbo 2, présentée au salon de Paris en 1982, mécaniquement identique mais moins clinquante que la première Turbo est aussi 25 % moins chère, ce qui lui vaudra un beau succès commercial. La fin des Groupe B en 1987 mit un terme à la production. On compte un total de 4 861 Renault 5 Turbo, réparties entre 1 690 exemplaires pour la Turbo et 3 167 exemplaires pour la Turbo 2.
De couleur crème avec un intérieur en velours marron, typique des deuxièmes versions, cette Turbo 2 française à numéros concordants a fait partie de la collection d’un amateur maniaque qui l’a maintenu dans un état aussi irréprochable que possible. Le fait qu’elle n’ait jamais couru et que les 40 000 km d’origine sont authentiques explique son état. La mécanique a été restaurée, moteur et boîte sortis, et les trains roulants ont été refaits. Elle est dotée d’un pot d’échappement en inox. Un très bel exemplaire.