1927 Hispano-Suiza H6B
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Year of manufacture1927
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Chassis number11690
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Engine number301694
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Lot number151
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Reference number29216_151
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ConditionUsed
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Location
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Exterior colourOther
Description
1927 Hispano-Suiza H6B 32CV Coupé Chauffeur
Coachwork by Eugène Girard Fils
Chassis no. 11690
Engine no. 301694
Dans la même famille depuis plus de 56 ans
1927 HISPANO-SUIZA H6B 32CV COUPE CHAUFFEUR
Carrosserie par Eugène Girard Fils
Châssis n°11690
Moteur n°301694
Livrée neuve à Pariss
Entre les mêmes mains depuis 1967
Participante au défilé « Paris en Fête Paris en Vogue » en 1985
Choisie par les membres de familles royales européennes, les Maharajah indiens, les vedettes d'Hollywood et les capitaines d'industrie, la légendaire Hispano-Suiza était magnifiquement conçue et fut imitée sans vergogne par quelques-uns des plus grands constructeurs. Bien que la marque soit d'origine espagnole, ce sont les Hispano-Suiza construites en France qui la placèrent au premier rangs des constructeurs de prestige et de luxe au lendemain de la première guerre mondiale. Pendant la guerre, les moteurs Hispano-Suiza équipaient les plus prestigieux chasseurs alliés et après le conflit la marque adopta comme emblème la cigogne de l'escadrille des cigognes de l'as français Georges Guynemer dont le biplan Spad utilisait un V8 Hispano.
Sans surprise les premières Hispano d'après guerre faisait largement appel à cette expérience, dotées d'un six cylindres à arbre à cames en tête de 6 597 cm3, conçu par Marc Birkigt à partir de la moitié d'un V12 aéronautique. Ce dernier, reposant sur un vilebrequin à sept paliers avec une lubrification sous pression construit avec sa boîte à trois rapports intégrée, recevait des pistons en alliage d'aluminium coulissant dans des chemises en acier vissées au bloc en alliage. La puissance maximale était de 135 ch, atteints à 2 400 tr/min, la courbe de couple presque plate permettant d'accélérer d'une allure de marche à pied jusqu'à 140 km/h sur le seul rapport supérieur. Une poignée de prototypes H6 fut construite à l'usine de Barcelone le roi Alphonse XIII prenant livraison d'un exemplaire en avril 1918 avant que la véritable production ne démarre à l'usine de Bois-Colombe, près de Paris.
Vedette du Salon de Paris en 1919, la H6 reposait sur un châssis rigide équipé de freins aux quatre roues, à la hauteur de l'excellence de son moteur en matière d'innovations. Ses freins assistés étaient si bons que Rolls-Royce en acquit les droits de production sous licence. La H6 associait performance et souplesse, confort et tenue de route, sécurité et fiabilité qui faisaient d'Hispano-Suiza un concurrent redoutable pour Rolls-Royce, Bentley, Bugatti, Isotta-Fraschini et les grandes marques de luxe américaines. Assez grandes pour recevoir des carrosseries statutaires, elles étaient aussi assez rapides pour séduire les sportifs, le rois de l'apéritif André Dubonnet gagnant la Coupe Boillot à Boulogne en 1921, tandis que les carrossiers européens se disputaient leurs châssis de pur-sang pour les habiller de leurs carrosseries. La finition des Hispano était du plus haut niveau et l'aura dont elles jouissaient était telle qu'elle fut la vedette de deux romans, L'Homme à l'Hispano et Le Chapeau vert. Voiture la plus sophistiquée au moment de sa présentation et encore plusieurs années après, la H6 resta au catalogue jusqu'en 1936, date à laquelle 2 158 châssis de tous types avaient été construits.
Ce châssis 11690 fut livré en 1927, à Mademoiselle Mercedes Dose, au 41 Rue Emile Menier, dans le 16ème arrondissement de Paris. Sa première propriétaire, mécène, érudite et collectionneuse était proche d'artistes comme Paul Jouve mais aussi fidèle collaboratrice du Musée de l'Homme de Paris. Elle avait choisi la firme à la Cigogne pour se mouvoir dans la capitale, la voiture étant équipée d'amortisseurs De Ram optionnels ainsi que d'un pare-pierre de radiateur. Au début des années 1930, en 1933 d'après nos sources, l'Hispano s'est vue confiée aux établissements Eug. Girard Fils, 2 rue des Ecluses Saint Martin à Paris, pour être habillée d'une carrosserie coupé-chauffeur des plus luxueuses. C'est ainsi que la découvre en 1967, son propriétaire actuel. La belle dame était alors conservée dans les locaux d'une imprimerie située à Saint-Ouen, dont le bâtiment allait être détruit pour laisser place au futur périphérique parisien. Nous sommes le 3 novembre 1967 lorsqu'elle entre dans la famille.
Dès le 14 mai 1969, la grande H6 participait au Paris-Nice organisé par le Club de l'Auto, avant, le 31 janvier 1970, d'amener à l'église, les époux royaux : le prince Jean-Stanislas Poniatowsky et sa femme Sabine Marchal, pour leur union. Un juste retour lorsque l'on connait le passé de la Marque avec la famille Poniatowski.
En 1971, l'H6B aura le rôle de carrosse pour leur mariage, au couple que forment encore les propriétaires actuels.
Le 12 avril 1971, la voiture fait également une apparition sur petit écran, dans 1925 Sur la Deux, de Maritie et Gilbert Carpentier, avec Salvatore Adamo, Jacques Dutronc, Sylvie Vartan ou encore Françoise Hardy.
Le Vendredi 14 juin 1985, l'Hispano et ses propriétaires sont conviés à « Paris en Fête Paris en Vogue » - Rétrospective de la Haute Couture et de l'Automobile. Un événement organisé par le directeur du magazine Vogue, Jean Poniatowski, et sous la présidence du maire de Paris, Jacques Chirac. Le châssis 11690 ouvrait alors le défilé pour Balmain, suivie par une Voisin pour Lanvin, une Rolls-Royce Kellner pour Chanel, une Mercedes-Benz 540K pour Paco Rabane, voire une Delahaye 165 Figoni pour Givenchy, le spectacle, mené par les plus grands collectionneurs du monde se déroulait au Champs de Mars, à Paris, bien entendu.
En 1989 et 1990, l'Hispano prend congé au Centre International de l'Automobile de Pantin.
Moins utilisée depuis et conservée au chaud et sur cales, cet exemplaire est aujourd'hui dans un état rare. Elle conserve encore ses boiseries, tissus et cuirs de l'époque, le tout encore très bien maintenu ! N'ayant malheureusement pas été conduite durant ces dernières années, la voiture a vu son moteur se gripper, elle nécessitera donc une remise en route en bonne et due forme avant de participer à de futurs événements.
Vendue avec sa carte grise française indiquant une mise en circulation en 1925, différentes photos et documents d'époque, cette Hispano-Suiza à l'histoire parisienne est l'occasion rare de prendre le relai après tant d'années de même possession.
Nous tenons à remercier le Club Des Anciennes Automobiles Hispano-Suiza pour leur aide précieuse dans la reconstitution de l'historique de cette automobile.
