Alejandro de Tomaso souhaitait construire la Cobra pour Ford et Carroll Shelby. Faute de pouvoir le faire, l’Italo-Argentin sort la Mangusta. La mangouste, ennemie mortelle du cobra… Dévoilée au salon de Turin 1966, la Mangusta exprime l’ambition d’Alejandro De Tomaso d’accéder au rang de constructeur de GT italiennes à hautes performances pour rejoindre le prestigieux trio Ferrari, Maserati et Lamborghini. Par rapport à la Vallelunga, dotée d’un petit et plébéien quatre cylindres, la Mangusta fait sortir la marque du cercle des petits constructeurs transalpins, comme Moretti ou Siata, pour la faire entrer dans la catégorie supérieure.

Le design sublime de la Mangusta jette les projecteurs de l’actualité sur De Tomaso et apporte à la firme la crédibilité qui lui faisait défaut. Grâce à Giorgietto Giugiaro, devenu chef designer Ghia en 1965 et qui entretient une relation de complicité avec Alejandro de Tomaso, la jeune marque entre dans la cour des grands. La ligne épurée et sans concession de la Mangusta en fait la plus belle De Tomaso et l’un des chefs-d’œuvre de Giugiaro.

Tout dans l’esthétique de la Mangusta porte au dithyrambe, sa proue agressive, sa silhouette à couper le souffle, tout comme son spectaculaire arrière fastback doté d’un capot à double ouverture en ailes de papillon. Extraordinairement basse avec 1,10 mètre seulement, elle dépasse à peine la GT 40, qui est pourtant une machine de course. Le revers de la médaille est un habitacle très exigu, ce qui rend la conduite particulière pour les grands gabarits.

Construite sur un châssis à poutre centrale comparable à celui de la Vallelunga mais renforcé, la Mangusta est propulsée par un V8 Ford implanté en position longitudinale. Ce dernier propulse la voiture au-delà de 240 km/h avec le kilomètre départ arrêté couvert en 25 secondes. Très performante, la Mangusta apparaît comme la plus brillante des De Tomaso grâce à ses accélérations, supérieures à celles de la future Pantera. La boîte de vitesses est une ZF à cinq rapports.

La Mangusta reçoit des roues Campagnolo en magnésium (en aluminium sur certains exemplaires) réalisées spécialement pour le modèle. Plus larges à l’arrière (8 pouces) qu’à l’avant (7 pouces), elles sont chaussées de pneus Dunlop (respectivement de 225 et 185).

Au total, la Mangusta sera produite jusqu’en 1971 à un peu plus de 400 exemplaires.

L'auto proposée a été livrée neuve aux Etats-Unis en novembre 1968 par les établissements Kjell Qvalo Motorcars avec la configuration suivante : chassis 798, air conditionné, moteur 302, boite de vitesses 5 rapport ZF, exterieur maroon intérieur noir, jantes argent. la voiture connaitra 3 propriétaires aux Etats-Unis avant d'arriver en France en 2012 dans les mains de l'avant dernier propriétaire.

La voiture sera dès lors uniquement suivie par Jean-Luc Bois d'abord chez Lecoq puis chez Heritage Motorcars.

La voiture est en très bel état de présentation. La peinture dans sa couleur d'origine est de belle qualité et ne présente quasiment aucun défauts d'aspects. L'intérieur a été refait en cuir beige, nettement plus lumineux que le noir d'origine. Le cuir est en parfait état. La climatisation optionnelle fonctionne et a été révisée par Climo récemment.

Mécaniquement elle fonctionne parfaitement. Une grande révision a été faite en 2022, elle fonctionne parfaitement. Le démarreur a été changé à cette occasion. Le V8 302 est en pleine santé, il prend parfaitement ses tours dans une sonorité si typique. La boite passe parfaitement et n'accroche pas.

La voiture est expertisée par Damien Robert (YAB Expertises).

Cette Mangusta est visible sur rendez vous dans nos locaux.

Crédits photos Kevin van Campenhout pour Eleven Cars