1982 Rondeau M382
Chevrolet, Châssis 001-
Baujahr1982
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AutomobiltypCoupé
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Losnummer4
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ReferenznummerAguttes – Everspeed - 4
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LenkungLenkung links
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ZustandOriginalzustand
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Standort
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AußenfarbeRot
Beschreibung
1982 – Rondeau M382-Chevrolet, châssis 001
À la conquête de l’Ouest
Porté par sa victoire aux 24 heures du Mans 1980, Jean Rondeau se sent pousser des ailes. Avec sa nouvelle M382, il s’attaque au Championnat du monde d’Endurance et vise même le marché américain avec une version équipée d’un V8 Chevrolet.
Loin de se reposer sur ses lauriers au lendemain de son historique succès aux 24 heures du Mans 1980, Jean Rondeau décide de développer sa petite entreprise. Il étoffe ses effectifs (une quinzaine de personnes réunies près du circuit) et tente de devenir un constructeur capable de commercialiser ses productions.
Il trouve même, en la personne de Philippe De Lespinay, un agent motivé pour lui dénicher des acheteurs potentiels aux Etats-Unis. Déjà représentant des équipements de sécurité Stand 21 et des jantes Gotti aux USA, ce Français installé en Californie dispose d’un beau réseau sur place : « Depuis sa victoire au Mans, Rondeau bénéficiait d’une bonne image et cela a suscité un intérêt immédiat outre-Atlantique. Les Américains en général adorent la France et les Français. Dans le championnat IMSA, il y avait un vide entre les Porsche 935 et le reste, donc la M382 était une option très valable sur le papier… »
Assez rapidement, il trouve deux clients : Garry Belcher et l’équipe Golden Eagle, dont les représentants viennent en délégation au Mans pour visiter les ateliers. Sur la piste du Bugatti, Henri Pescarolo les embarque à bord d’une M379 pour leur offrir quelques souvenirs inoubliables.
Pour ces clients américains, la M382 représente une valeur sûre, comme le confirme Hubert Rohee, alors membre du bureau d’études Rondeau : « Nous étions un peu en retard sur le développement de la M482 à effet de sol. Aussi, la M382 était-elle une voiture transitoire : une évolution directe de la M379 victorieuse au Mans avec, en prime, les éléments mécaniques du train arrière de la future M482. » Comme sa devancière, elle a été conçue à l’origine pour recevoir un V8 Cosworth DFL.
C’est d’ailleurs ainsi motorisés que les châssis 001 (vendu à l’équipe Belcher et aujourd’hui à vendre) et 002 (destiné à Golden Eagle) embarquent par avion vers le continent américain afin d’y disputer les 24 Heures de Daytona, le dernier week-end de janvier 1982. Gary Belcher partage le volant du châssis 001 avec Hubert Phipps et le futur pilote de Formule 1 Danny Sullivan. Qualifiée en 14e position, la M382 dotée d’une livrée noire et portant le numéro de course 3 doit renoncer à trois heures de l’arrivée, à cause d’une soupape étant hors service.
Après Daytona, les deux M382 américaines troqueront leur V8 Cosworth pour un moteur Chevy de 5,7 litres qui présente plusieurs avantages : un peu plus de puissance mais surtout beaucoup plus de couple à moyen régime. Accessoirement, il coûtait moitié moins cher qu’un DFV ou un DFL et le prix de ses pièces de rechange - immédiatement disponibles- est bien moins élevé.
Hubert Rohee s’est donc chargé de dessiner un kit d’adaptation : « Le V8 Chevrolet n’était pas porteur, il a donc fallu concevoir un treillis tubulaire apportant la rigidité nécessaire ». Fidèle mécanicien de Jean Rondeau, Lucien Monté est venu aux USA pour installer ce kit sur le châssis 001.
Malheureusement, les ambitions américaines de Rondeau se heurtent vite à la Lola T600 qui dispose, elle, de l’effet de sol. Gary Belcher met sa M382 sous bâche et ne la ressort que fin 1983 à l’occasion des 3 Heures de Daytona (abandon de John Gunn). Début 1984, Belcher fait équipe avec Jean Rondeau à l’occasion du Grand Prix de Miami et des 12 Heures de Sebring : deux abandons. Les quatre courses disputées en 1985 par le Goral Racing n’apporteront rien au pédigrée du châssis 001.
Quant à la M382 « officielle », équipée d’un V8 Cosworth DFL, elle dispute pour la première fois le Championnat du monde d’endurance en 1982 et en remporte même la manche inaugurale, disputée à Monza (avec Pescarolo et Francia au volant). Elle aurait aussi gagné le championnat, face à la Porsche 956, si les instances fédérales n’avaient pas mystérieusement porté au capital de Porsche les points marqués par une Porsche 930, victorieuse en… Groupe B, au Nürburgring !
• « Dans le championnat IMSA, il y avait un vide entre les Porsche 935 et le reste, donc la M382 était une option très valable sur le papier… »
Philippe De Lespinay, ex-agent Rondeau aux USA.
• La M382 « officielle », équipée d’un V8 Cosworth dispute pour la première fois le Championnat du monde d’endurance en 1982 et en remporte même la manche inaugurale, disputée à Monza.
Jean Rondeau : pilote-constructeur… et vainqueur !
Quel jeune Manceau n’a pas, un jour, rêvé de disputer les 24 Heures du Mans, voire de les remporter ? Pour Jean Rondeau, le rêve ne s’arrêtait pas là : il se voyait triompher au volant d’une voiture de sa conception et portant son nom ! Un pur délire, pensait ceux qui ne connaissaient pas sa détermination…
Alors que les 24 Heures du Mans s’apprêtent à fêter leur centenaire, aujourd’hui encore, Jean Rondeau demeure le seul à s’être imposer au volant de sa propre voiture, à l’image d’un Jack Brabham, champion du monde de Formule 1 au volant d’une monoplace portant son nom.
Venu à la compétition en tant que pilote en 1968, Rondeau dispute pour la première fois ses chères 24 Heures en 1972 à bord d’une Chevron B21 qu’il porte en tête de sa catégorie, avant de renoncer, faute de pièces de rechange. Après trois autres participations, il monte une association dans le but de construire une voiture pour disputer l’édition 1976 des 24 H. L’industriel Charles James lui donne les moyens de construire deux autos (baptisées Inaltera) qui franchiront toutes deux la ligne d’arrivée dès leur première tentative ! L’année suivante, les trois voitures engagées parviennent, elles aussi, à boucler les deux tours d’horloge manceaux sans encombre. Sa persévérance permettra à l’artisan Sarthois de réaliser son rêve en 1980, en compagnie de Jean-Pierre Jaussaud. L’échec de la M482, lancée en 1983, entrainera malheureusement la chute de son entreprise. Jean Rondeau se tue le 27 décembre 1985, dans un accident de la circulation.
Conquering the West
Supported by his victory in the 1980 Le Mans 24 hours race, Jean Rondeau feels like having wings. With his new M382, he tackles the World Endurance Championship and even targets the American market with a version equipped with a V8 Chevrolet.
Far from resting on his laurels after his historic success at the 1980 Le Mans 24 Hours, Jean Rondeau decides to develop his small business. He expanded his workforce (about fifteen people gathered near the circuit) and tried to become a manufacturer capable of marketing his products.
He even found, in the person of Philippe De Lespinay, a motivated agent to find him potential buyers in the United States. Already a representative of Stand 21 safety equipment and Gotti rims in the USA, this Frenchman living in California has a good network there: "Since its victory at Le Mans, Rondeau has had a good image and this has aroused immediate interest across the Atlantic. Americans in general love France and the French. In the IMSA championship, there was a gap between the Porsche 935s and the rest, so the M382 was a very good option on paper..."
Quickly, he found two customers: Garry Belcher and the Golden Eagle team, whose representatives come to Le Mans in delegation to visit the workshops. On the Bugatti track, Henri Pescarolo took them aboard an M379 to offer them some unforgettable memories.
For these American customers, the M382 was a sure bet, as Hubert Rohee, then a member of the Rondeau design office, confirms: "We were a little behind in the development of the M482 with ground effect. So the M382 was a transitional car: a direct evolution of the M379, which had won at Le Mans, with the added bonus of the mechanical elements of the rear axle of the future M482. Like its predecessor, it was originally designed to take a Cosworth DFL V8.
Chassis 001 (sold to the Belcher team and now for sale) and 002 (destined for Golden Eagle) were flown to America to compete in the Daytona 24 Hours on the last weekend of January 1982. Gary Belcher shared the wheel of chassis 001 with Hubert Phipps and future Formula 1 driver Danny Sullivan. Qualifying in 14th position, the M382 with black livery and race number 3 was forced to retire with three hours to go due to a valve being out of order.
After Daytona, the two American M382s swapped their Cosworth V8s for a 5.7-liter Chevy engine, which had several advantages: a little more power, but above all, a lot more torque in the mid-range. Incidentally, it cost half as much as a DFV or a DFL and the price of its spare parts - immediately available - is much lower.
Hubert Rohee was in charge of designing an adaptation kit: "The Chevrolet V8 was not load-bearing, so we had to design a tubular lattice to provide the necessary rigidity". Lucien Monté, Jean Rondeau's loyal mechanic, came to the USA to install this kit on the 001 chassis.
Unfortunately, Rondeau's American ambitions soon came up against the Lola T600, which had the ground effect. Gary Belcher puts his M382 under cover and only brings it out at the end of 1983 for the 3 Hours of Daytona (John Gunn's retirement). At the beginning of 1984, Belcher teams up with Jean Rondeau for the Miami Grand Prix and the 12 Hours of Sebring: two retirements. The four races run in 1985 by Goral Racing did not add anything to the pedigree of the 001 chassis.
As for the "official" M382, equipped with a Cosworth DFL V8, it competed for the first time in the World Endurance Championship in 1982 and even won the inaugural round at Monza (with Pescarolo and Francia at the wheel). It would also have won the championship, against the Porsche 956, if the federal authorities had not mysteriously added to Porsche's capital the points scored by a Porsche 930, victorious in... Group B, at the Nürburgring!
- "In the IMSA championship, there was a gap between the Porsche 935s and the rest, so the M382 was a very valid option on paper..."
Philippe De Lespinay, former Rondeau agent in the USA.
- The “official" M382, equipped with a Cosworth V8, competed for the first time in the World Endurance Championship in 1982 and even won the inaugural round at Monza.
Jean Rondeau: driver-builder... and winner!
Which young Manceau driver hasn't dreamed of competing in the 24 Hours of Le Mans, or even winning it? For Jean Rondeau, the dream did not stop there: he saw himself winning at the wheel of a car of his own design and with his own name! A pure delirium, thought those who did not know his determination...
While the 24 Hours of Le Mans is about to celebrate its centenary, Jean Rondeau is still the only one to have won at the wheel of his own car, like Jack Brabham, Formula 1 world champion at the wheel of a single-seater car carrying his name.
Rondeau started racing as a driver in 1968 and competed for the first time in his beloved 24 Hours in 1972 aboard a Chevron B21, which he led in his class before giving up due to a lack of spare parts. After three other participations, he set up an association with the aim of building a car to compete in the 1976 edition of the 24 Hours. The industrialist Charles James gave him the means to build two cars (called Inaltera) which both crossed the finish line on their first attempt! The following year, the three cars entered also managed to complete the two laps of the Mance clock without incident. His perseverance allowed the Sarthois craftsman to realize his dream in 1980, in the company of Jean-Pierre Jaussaud. The failure of the M482, launched in 1983, will unfortunately lead to the fall of his company. Jean Rondeau was killed on December 27, 1985, in a traffic accident.
